Historique

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Le pavillon de la danse promet la fin de l’errance pour la danse et l’ADC et le début d’une nouvelle aventure. Déplaçable, il est conçu pour durer entre 50 et 70 ans. Sa première implantation est à la place Sturm pour une durée négociée avec une association de riverains à 8 ans (dont 1 an de travaux). La place Sturm va bénéficier par ailleurs d’un aménagement complet et devenir un bel espace public.
Vitalité, pureté, flexibilité se dégagent de ce petit écrin dynamique. Mêlant fonctionnalité et poétique, sa force émane de son implantation réfléchie et de son adaptabilité. De son élégance simple aussi.

Les commentaires du jury du concours
_le pavillon, qui s’implante le long de la rue Charles-Sturm, permet de préserver l’unité de la place;
_le projet respecte la position de deux platanes majeurs et maintient l’alignement principal des plantations;
_son adaptabilité future, liée à sa flexibilité et à sa simplicité, tant constructive que formelle, en font un ouvrage aisément réutilisable dans un second cycle de vie;
_sa structure est composée d’une répétition de cadres en bois de profil variable, posés sur des filières au sol. Elle offre un volume utile de hauteur constante, supportant une enveloppe légère et non porteuse;
_son rendu, en façon d’écrin luminescent, se prête de manière pertinente à la nature d’un tel ouvrage ainsi qu’au site. La conception de ce volume en fait un outil de travail modulable et performant.
Le projet proposé par l’équipe On Architecture de Lausanne a remporté le 1er prix du concours organisé par la Ville de Genève en octobre 2013.

Les dimensions du Pavillon
_longueur : 51 m
_largeur : 18 m
_hauteur : 10 m (faite 12m)
_surface brute de plancher 1’633 m2
_surface utile 1196 m2
_cube SIA 9500 m3
_salle: 407 m2
_largeur de la scène mur à mur : 17 m
_aire de jeu: 12m x 12m
_auteur sous grill: 9 m
_capacité de la salle de spectacle : 220 personnes assises (400 sans les gradins)

Vivement le pavillon de la danse, car…
_ il n’y a toujours pas un lieu spécifique dédié à l’art chorégraphique à Genève;
_ la quête d’un lieu pour la danse est une histoire qui se construit depuis plus de 30 ans à Genève, avec l’adc;
_ le public a besoin d’être accueilli et guidé dans un lieu adapté, agréable, fonctionnel et pensé pour la diffusion de la danse;
_ le pavillon de la danse permettra à la danse et à son public de se développer encore;
_la configuration de la salle des Eaux-Vives ne permet pas aux personnes à mobilité réduite de venir voir de la danse;
_la salle communale des Eaux-Vives n’est plus accessibles pour les besoins des habitants du quartier depuis que nous y sommes.

Le regard critique
Le bâtiment, tubulaire, est structuré par des cadres en bois autoporteurs qui s’échelonnent à intervalle régulier, mais dont les profils sont variables ; sorte de figure de gradation générant une torsion sur les façades longitudinales et le toit de l’édifice. Comme si le vent s’était engouffré dans ce dernier, provoquant une légère dilatation des parois.

Pour ce projet, les architectes se sont inspirés de la chronophotographie – technique qui décompose l’objet photographié en différentes séquences pour en étudier le déplacement. Le pavillon évoque ainsi la pratique de la danse, le mouvement du corps, sans tomber dans une architecture littérale, analogique ou démonstrative. L’ossature de l’édifice se déploie à la manière d’un folioscope, ce petit livre dont les images s’animent lorsqu’on en fait défiler les pages : un élément structurel est répété en subissant, séquence après séquence, une légère variation.

Pour laisser peu de traces de sa présence après avoir été transporté ailleurs – le bâtiment prendra ses quartiers sur la place Sturm pour une durée déterminée –, le pavillon s’organise sur deux étages, sans volume souterrain. Il est destiné à abriter un espace de travail pour les danseurs et chorégraphes, un lieu de représentation, un autre destiné à sensibiliser le public à la danse contemporaine, des bureaux pour l’ADC. Il est conçu pour être démontable et déplaçable, c’est donc l’implantation davantage que la forme qui fait ici écho au contexte urbain. L’édifice s’insère le long de la rue Sturm, à sa limite. Un choix qui permet de préserver l’unité de la place et de maintenir le service de la voirie, alors que le programme donnait la possibilité de le déplacer.

L’enveloppe du bâtiment, constituée d’une toile diaphane, en laissera apparaître la structure en portiques. Une peau qui révélera la double fonction du pavillon : de jour, contenant discret des activités quotidiennes de l’ADC ; de nuit, enveloppe lumineuse de représentations, accueillant les publics.
Le futur pavillon, installé dans un premier temps sur la place Sturm, s’inscrit dans la continué des arts vivants ; le cirque, le théâtre, historiquement ambulants. Si l’édifice sera déplacé, il permettra, pendant un temps, de redonner du souffle à une place moribonde.
Pauline Rappaz, journaliste à la revue Tracés, bulletin technique de la Suisse romand

Les documents utiles
_revue de presse sur le projet lauréat du Pavillon de la danse / Extrait
_infos sur le projet sur le site de la Ville de Genève
_concours: rapport du jury
dossier du journal 56, septembre 2011 sur le concept du Pavillon
dossier du journal n°62, janvier 2014 sur le projet lauréat du Pavillon