Le résumé

L'adc tourne la page, la Maison de la danse à Lancy ne verra pas le jour.
L’association a toutefois trouvé un abri temporaire dans la Salle communale des Eaux-Vives en 2004, une salle réaménagée pour la représentation de l'art chorégraphique. Cette salle appartient à la Ville de Genève (la GIM), qui souhaite la récupérer afin de redonner aux habitants du quartier l'usage de ce lieu, qu'ils ont perdu. L’adc poursuit donc ses activités, temporairement, à la Salle des Eaux-Vives...
Le besoin de l'adc s'est reformulé début 2007: il s'inscrit dans un court terme et le projet, plus léger, est celui d'un Pavillon de la danse au centre ville, sur la place Sturm. Ce pavillon permettra à l'adc de poursuivre et développer ses activités.
Ce projet a pris la forme en 2011 d'une proposition du Conseil Administratif au Conseil Municipal (la PR-873 ), en vue de l'ouverture d'un crédit destiné au concours et à l'étude de ce lieu.

Pour en savoir plus

La PR-873, déposée le 16 mars 2011, passe en plénière au Conseil Municipal le 19 avril 2011: proposition du Conseil administratif en vue de l’ouverture d’un crédit de 1’170’000 francs destiné au concours et à l’étude d’un pavillon de la danse, situé rue Charles-Sturm 15.

La chronique détaillée

Avril 2007
L’ADC remet le métier sur l’ouvrage: il n’y a toujours pas de lieu spécifiquement conçu et adapté à la représentation chorégraphique à Genève. Douze candidats aux futures élections municipales, briguant officiellement les sièges du Conseil administratif ou en tête de liste de leur parti, s’expriment dans le Journal de l’adc sur leur vision de la culture et leur implication dans l’avenir d’un projet pour une Maison de la danse.
L’avenir du projet de la Maison de la danse ne peut rebondir sans un engagement des élus.
La démarche du Journal de l’ADC n’avait pas pour objectif de recevoir des promesses infondées et sans lendemain de la part des candidats. Il était toutefois espéré que le projet d’une Maison de la danse à Genève, si souvent remis sur le métier et récemment rudoyé par l’échec de son implantation dans la commune de Lancy (malgré le soutien de 11’319 signataires lors de la campagne de 2006), soit porté et relayé par nos interlocuteurs. Qu’il bénéficie d’un souffle nouveau et qu’il éveille quelques belles idées. Hélas, la morosité colle à la réalité et nous shoote loin des perspectives utopistes.

Septembre 2007
Le projet d’une Maison de la danse et notre acharnement à y croire nous rendent politiquement appréciables, mais pas assez désirables. Ce constat somme toute plus réaliste qu’optimiste donne envie, plus que jamais, de poser dans la boîte à malice des politiques au lendemain de leur élection un tout nouveau projet qui fasse vraiment rêver.
Nous le souhaitons sur une parcelle de la Ville de Genève. Il s’agit d’un outil simple mais adapté aux besoins actuels de la danse. Ce projet donne lieu à un concours d’architecture, et nous l’envisageons à moins de dix millions de francs. Nous cherchons des soutiens financiers de la part du privé et essayons de poser sur la table un tiers des coûts de construction.
Un projet comme celui-là, posé dans l’hémicycle du nouveau conseil municipal et sur les bureaux des nouveaux conseillers administratifs, permettrait d’ouvrir un débat constructif pour que s’engendre une action concrète de la part du pouvoir politique.
Nous suivons plusieurs pistes et lançons un appel à idée dans le Journal de l’adc. Nous retenons celle d’un jeune architecte, Christian Schuetz, qui propose d’implanter notre projet au bout des voies couvertes de Saint-Jean, côté Jura. Mais ce projet, s’il nous permet d’avancer dans nos démarches et d’affiner nos besoins, se révèle irréalisable.

Octobre 2008
Les propriétaires des murs de la Salle des Eaux-Vives, la Gérance immobilière municipale, rappellent à l’ADC qu’il n’est pas question de rester ici définitivement. En effet, cette implantation avait été acceptée en 2004 dans l’attente de la réalisation d’une Maison de la danse à Lancy. La Salle communale des Eaux-Vives est le seul lieu qui présente une saison exclusivement consacrée à la danse contemporaine à Genève. Toutefois, cette salle doit retrouver à court terme son usage communal. Par ailleurs, les services de l’État de Genève refusent de renouveler ad vitam æternam l’autorisation d’exploitation provisoire – celle-ci ne peut effectivement durer indéfiniment. 
L’ADC doit donc trouver un lieu pour abriter et poursuivre ses activités. Nous reformulons notre besoin et le précisons : il s’agit d’un lieu pour la représentation chorégraphique, simple, fonctionnel, économique et léger. Sans volume en sous-sol, en bois, il est un proche cousin de l’espace de la chorégraphe française Maguy Marin à Rillieux-la-Pape, en banlieue lyonnaise. 
Ce projet est appelé le Pavillon de la danse.

Octobre 2008 — janvier 2009
L’ADC rencontre individuellement les membres du Conseil administratif de la Ville de Genève et leur présente le projet du Pavillon de la danse.

Février 2009
Le Conseil administratif valide une étude de faisabilité pour le Pavillon de la danse sur quatre sites. Les résultats sont attendus avant l’été 2009. Le Conseil administratif introduit également une nouvelle ligne au plan financier d’investissement de 10 millions de francs pour la construction du Pavillon de la danse.

Octobre 2009
L’étude de faisabilité sur quatre sites d’implantation du Pavillon de la danse donne les résultats suivants : le Triangle Tivoli est écarté en raison du bruit et de la gestion du flux du public. Le Bois-des-Frères est exclu en raison des prescriptions de sécurité liées à la proximité des citernes de Vernier. A la rue des Péniches, il faudrait déroger à la loi de protection sur les rives du Rhône et à celle propre à cette zone, qui est inconstructible car trop proche de la forêt. Si l’implantation provisoire du Galpon y est envisagée, une construction telle que le Pavillon, devisé à 10 millions, semble impossible. Reste la place Sturm, une parcelle présentée comme politiquement risquée, mais qui reste le site le plus adéquat d’un point de vue technique d’après l’étude de faisabilité, et la seule possibilité sur une parcelle en main de la Ville. 

Janvier 2010
Le 12 janvier, l’ADCa été reçu par la Délégation de l'Aménagement de la Ville de Genève pour présenter son projet d’implantation d’un Pavillon de la danse sur la Place Sturm et affirmer sa volonté d’avancer sur cette piste. Cette délégation est composée par les Conseillers adminsitratifs Patrice Mugny pour le Département de la culture, Rémy Pagani pour le Département des constructions et de l’aménagement et Pierre Maudet pour le Département de l’environnement urbain et de la sécurité. Le projet a été revu dans l’estimation de son coût à 7 millions. L’étude de faisabilité estimait quand à elle que les dimensions lui semblaient un peu sous-évaluées par rapport au programme présenté par l’ADC. Il paraît plus probable d’estimer une surface au sol de 900 à 950 m2, au lieu des 800 m2 proposés initialement.
Rappelons qu’en octobre 2009, le service de l’urbanisme a effectué, à la demande du Département de la culture, une étude de faisabilité sur divers sites susceptibles d’accueillir ce Pavillon. Des quatre sites envisagés (le triangle Tivoli, la rue des Péniches, la parcelle edipresse au Bois des Frères, la Place Sturm), seule la Place Sturm répondait de manière positive aux critères posés par cette étude. A l’heure actuelle, le Département des constructions et de l'aménagement effectue une seconde étude qui puisse permettre de valider et les volumes et le coût de ce Pavillon, estimés jusqu’alors par l’ADC. 

Avril 2010
Suite à l'audition de l'ADC le 12 janvier à la délégation du Conseil administratif à l'aménagement du territoire, la décision a été prise que le département des constructions étudie le projet de construction d'un pavillon de la danse à la place Sturm et revienne au Conseil administratif pour décision ensuite.
D'après les indications qui figurent dans la mise à jour du plan financier d'investissement, le service d'architecture a planifié le dépôt du crédit d'étude de 1 million auprès du Conseil municipal d'ici au 1er mars 2011, le dépôt du crédit de construction auprès du Conseil municipal d'ici au 1er juin 2013 et les dépenses de construction estimées à 9 millions en 2014 et 2015, avec une date de mise à disposition au 1er août 2015.  On voit donc que l'équipement serait disponible au mieux pour la saison 2015/2016.

Septembre 2010
L’ADC demande un rendez-vous à la délégation à l’aménagement du territoire du Conseil administratif, car elle est tentée de répondre à l’appel à projet lancé par la FVGLS, la Coopérative des Rois et la Codha concernant une salle de spectacle dans le futur Ecoquartier Jonction (ex Artamis). L’adc souhaite entendre le point de vue de la délégation avant de répondre à cet appel et demande également des nouvelles sur la faisabilité de l’implantation du projet du Pavillon sur La Place Sturm, étude menée par le département de Monsieur Pagani. La délégation informe l’ADC que le site de la place Sturm a été retenu pour y construire le Pavillon de la danse, et les délais ont été annoncés. La délégation demande à l’ADC d’affirmer sa motivation pour la Place Sturm et précise que l’Ecoquartier ne peut recevoir un Pavillon de la danse, tel que défini par l’ADC. Le calendrier est reposé : le crédit d’étude devrait être déposé devant le CM (Conseil municipal), par Isabelle Charollais (codirectrice du Département des constructions et de l’aménagement) durant le 1er trimestre 2011. C’est l’étape n°1. Ensuite, il faut obtenir une dérogation de la part du Département des constructions  et technologies de l’information (DCTI) pour construire sur la place Sturm qui est classée « zone de verdure ». Il faut déplacer aussi un petit entrepôt de la Voirie car il est exclu d’abattre un seul arbre sur la parcelle. Dans le PFI (plan financier quadriennal) le début de l’actif est en 2014. Le projet devrait être construit en 2015 si tout se passe tel que le scénario est envisagé.

Octobre 2010
Nous faisons le point sur la possibilité de construire el Pavillon de la danse à côté de Château Rouge, le relais culturel d’Annemasse, qui se pose comme un élément culturel structurant du projet d’agglomération. Château Rouge pose la question suivante : serait-il possible d’imaginer de développer et le relais culturel actuel, qui a besoin de grosses rénovations, avec le Pavillon de la danse. Château Rouge a en effet besoin d’arguments pour sa rénovation et lui adjoindre un Pavillon de la danse en serait un.
Nous relevons à ce stade la difficulté que nous éprouvons à suivre et développer deux projets en parallèle. L’un annule forcément l’autre. Nous sommes partis avec le Département de Monsieur Mugny sur le projet d’un Pavillon pour la danse à 10 millions sur la Place Sturm. Château Rouge n’a pas besoin d’un Pavillon de la danse en plus de ses infrastructures actuelles et nous ne voyons pas le sens de construire ce Pavillon là-bas. Défendre un projet de plus grande envergure telle qu’une Maison de la danse à Annemasse, semblerait  plus pertienent, mais signifierait de rester aux Eaux-Vives pendant 15 ou 20 ans. Par ailleurs, il n’y a pas à ce jour une réelle opportunité pour continuer à avancer dans cette direction. En ce qui concerne l’ADC, le projet du Pavillon de la danse sur la place Sturm est à ce jour le plus avancé et le plus réaliste. C’est la meilleure piste que nous devons continuer à suivre, même si elle est risquée politiquement.

Mars 2011
La PR-873 a été déposée le 16 mars 2011. Elle passe en plénière au Conseil Municipal le 19 avril 2011. Il s’agit d’une proposition du Conseil administratif en vue de l’ouverture d’un crédit de 1 170 000 francs destiné au concours et à l’étude d’un pavillon de la danse, situé rue Charles-Sturm 15, sur la parcelle N° 4146, feuille 7 du cadastre de la commune de Genève, section Cité. Le programme de cette PR définit le minimum nécessaire pour la représentation de l’art chorégraphique. Soit : un plateau de 144 m2 / largeur (ouverture cadre de scène) 12 m / profondeur: 12 m / hauteur sous gril technique: minimum 9 m. Une salle de spectacle de 250 m2 pour 300 places. Un foyer et un bar pour l’accueil du public de 170 m2. Un local et un atelier technique ainsi qu’une régie technique de 150 m2. Trois bureaux pour l’administratif de 50 m2 en tout. Deux loges avec sanitaires et douches de 50 m2 en tout.
L’emprise totale du pavillon pourrait ainsi se situer entre 800 et 900 m2.
L’estimation sommaire du coût de l’opération de construction d’un pavillon de la danse est estimé à 9 800 000 francs. Cet objet est prévu dans le 6ème plan financier d’investissement, le PFI 2011-2022, pour un montant de 9 000 000 de francs.

Avril 2011
La PR est à l’ordre du jour du conseil municipal du 19 avril 2011, en 5ème position.  Le conseil municipal doit voter pour prendre en considération la PR et la renvoyer en commission. Patrice Mugny lance un appel pour que cette PR soit renvoyée à la commission des travaux et des constructions, pour qu'elle y soit étudiée rapidement – et que le plénum puisse la voter au mois de mai. Il rappelle qu'il ne s'agit que d'un crédit d'étude, et qu'il ne faut pas perdre de temps dans ce dossier. Certaines voix mettent en avant le fait que le projet doit être débattu sur un plan politique et non pas technique et qu’en ce sens, il est préférable de le renvoyer à la commission des arts et de la culture plutôt qu’à celle des travaux et des constructions. Le débat est long, il dure plus d’une heure. Les opposants au projet relèvent entre autres que le prix est trop élevé pour du « provisoire », que le lieu est inapproprié, que s’il est nécessaire de trouver un lieu pour la danse, il ne faut pas « bricoler » mais construire une vraie Maison de la danse. Ceux qui sont favorables au projet relèvent l’urgence de la situation, son opportunité, la pertinence de construire une structure modeste et bien intégrée sur la place Sturm qui n’empièterait que sur une petite partie de la place Sturm, car occupant une l’actuelle place de la Voirie. Le vote accepte de prendre en considération la PR (56 oui cotre 10 non) et de renvoyer la PR à la Commission des arts et de la culture (43 oui contre 24 non, favorables quant à eux à un renvoi à la commission des travaux).

Juillet 2011
Nous rencontrons dans son bureau le nouveau conseiller administratif en charge de la culture, Sami Kanaan. Il nous annonce qu’il sera auditionné par la commission des arts et de la culture à la fin de l’été avec un représentant du département de Monsieur Pagani. Nous parlons des différentes problématiques qui peuvent être soulevées par cette commission.

Août 2011
Sami Kanaan est auditionné sur le Pavillon de la danse à la place Sturm par la Commission des arts et de la culture. Il s’agit de la première audition de cette toute nouvelle commission. Nous apprenons que les réticences portent essentiellement sur les coûts, sur la notion de provisoire et sur la hauteur. La question d’un droit de superficie plutôt que d’un concours a aussi été avancée.

Septembre 2011
C’est au tour de l’ADC d’être auditionné par la Commission des arts et de la culture. Le projet est bien défendu et bien compris.

Mai 2012
Le crédit en vue du concours et de l’étude du Pavillon de la danse sur la place Sturm  (1,17 millions de francs) est voté au Conseil municipal lors de la séance ordinaire du 9 mai 2012. Un vote quais à l’unanimité : 64 oui, 4 non (de l’UDC). Il va donc y avoir un concours d’architecture, un lauréat, un « vrai » projet!